Près de 3000 cancers du col par an en France et plus de 1100 décès
Bien que l’incidence du cancer invasif du col de l’utérus soit en baisse régulière depuis les années 80, il touche près de 3000 femmes par an en France (estimation 2 797 nouveaux cas pour 2015) et plus de 1100 femmes en meurent chaque année (près de 30 000 dans toute l’Europe).
En Bretagne, le nombre moyen annuel de nouvelles admissions en Affection Longue Durée pour cancer du col de l’utérus est de 166 femmes entre 2011 et 2013 (39 décès par an entre 2009 et 2011). Le cancer du col de l’utérus est rare avant 30 ans, la moitié des admissions concerne les femmes âgées de 40 à 59 ans.
C’est un des cancers pour lequel le pronostic se dégrade en France, avec un taux de survie à 5 ans après le diagnostic en diminution, et un impact démontré du niveau socioéconomique sur la mortalité.
L’infection à papillomavirus humain (HPV), une des principales cause du cancer du col de l’utérus : Pensez à vous en prémunir par une vaccination
Le cancer du col de l’utérus est lié à une infection persistante par un virus qui se transmet par voie sexuelle : le papillomavirus humain (HPV). Lorsque ce virus s’installe durablement, il peut provoquer des lésions précancéreuses. Dans de rares cas, il arrive que ces lésions évoluent vers un cancer. Cette évolution est lente puisqu’un cancer apparaît généralement 10 à 15 ans après l’infection persistante par le virus.
La vaccination contre les papillomavirus humains (HPV) est recommandée pour les filles dès l’âge de 11 ans. Elle représente un moyen de prévention du cancer du col de l’utérus complémentaire au dépistage par frottis, recommandé tous les trois ans de 25 à 65 ans.
Dépistage
Actuellement, le dépistage du cancer du col de l’utérus est majoritairement individuel. Il concerne toutes les femmes âgées de 25 à 65 ans. L’examen de dépistage est le frottis cervico-utérin. Il permet de détecter des lésions cancéreuses, ou précancéreuses avant qu’elles n’évoluent en cancer. Il est recommandé de réaliser un frottis tous les 3 ans.
Sa généralisation est l’objectif 1 du Plan Cancer 2014-2019, par l’action 1.1 : “permettre à chaque femme de 25 à 65 ans l’accès à un dépistage régulier du cancer du col utérin via un programme national de dépistage organisé”.
Entre 2012 et 2014, le taux de participation au dépistage était de 56,5% en France (femmes âgées de 25 à 65 ans ayant bénéficié d’un frottis au cours des 3 dernières années). En Bretagne, ce taux est estimé à 59,1%. Le taux le plus faible est observé dans les Côtes-d’Armor (56,7%) et le plus élevé en Ille-et-Vilaine (60,1%).
Conduite à tenir devant un frottis anormal : nouvelles recommandations de l’INCa
De nouvelles recommandations sur la conduite à tenir devant un frottis cervico-vaginal anormal ont été publiées par l’INCa en décembre 2016. Ces recommandations intègrent les évolutions récentes en termes de surveillance et de nouveaux tests. Les dernières recommandations dataient de 2002. Les nouvelles pratiques décrites dans ces recommandations visent à éviter les traitements, parfois excessifs qui induisent une morbidité chez des femmes jeunes, compromettant leur avenir obstétrical. Elles donnent toute sa place à la colposcopie, examen essentiel qui permet de bien poser le diagnostic après un frottis positif et de bien guider la conisation le cas échéant. En effet, de nouveaux systèmes de détection des HPV ont été développés et sont dorénavant disponibles (tests de détection, de génotypage et tests d’hybridation en milieu liquide), et le double immunomarquage p16INK4A/Ki67 a été testé dans quelques études. Ces tests pourraient permettre de trier, parmi les femmes avec une cytologie anormale, celles présentant un risque d’évolution vers une lésion cancéreuse et qui nécessitent des examens plus poussés, de celles ne nécessitant qu’un suivi.
Quelques messages généraux à retenir :
De manière générale :
- à l’issue d’un résultat de test HPV négatif, une cytologie est recommandée à 3 ans ;
- à l’issue d’un résultat de double immunomarquage négatif, une cytologie est recommandée à 12 mois ;
- à l’issue d’un résultat de cytologie normale (effectuée après la cytologie anormale initiale), une cytologie est recommandée à 12 mois ;
- à l’issue d’un résultat de test HPV (tout type de génotype haut risque) positif ou de double immuno‑marquage positif ou de cytologie anormale (effectuée après la cytologie anormale initiale), une colposcopie est recommandée avec prélèvement biopsique si une anomalie est identifiée ;
- il est rappelé qu’en cas de colposcopie (satisfaisante (ZT1 ou ZT2) ou non satisfaisante (ZT3)), l’exploration du vagin doit être systématique.
Si une lésion histologique est découverte sur la biopsie, une prise en charge spécifique est préconisée.
En cas de lésions de bas grade, une surveillance sera recommandée. Un traitement ne sera proposé qu’en cas de persistance supérieure à 24 mois.
Pour les lésions de haut grade, une exérèse haute est à réaliser en première intention et pas l’hystérectomie.
Les modalités de surveillance post thérapeutique ne sont pas traitées dans ce document, les recommandations faites par l’Agence nationale d’accréditation et d’évaluation en santé (ANAES) en 2002 restent en vigueur en attendant l’actualisation de ce volet.
Consulter l’intégralité de ces recommandations sur le site de l’INCa
Sources :
- Les cancers en Bretagne – Les études de l’ARS Bretagne. N°10 (11/2015)
- Les cancers en France en 2016 – l’essentiel des faits et chiffres – INCa 2017
- Site de l’Institut National du Cancer
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