L’institut National du Cancer (INCa) vient de publier un rapport intitulé “Les cancers en France en 2015/ Edition 2015”. Ce rapport présente un panorama des connaissances et des données actualisées sur la situation des cancers en France pour l’ensemble des thématiques du cancer à savoir, l’épidémiologie, la prise en charge, les facteurs de risque, les essais cliniques, etc…
Oncobretagne vous fait un résumé de ce rapport.
Epidémiologie des cancers
Incidence
En 2015, chez les adultes, le nombre de nouveaux cas de cancer en France métropolitaine est estimé à environ 385 000 (210 000 chez les hommes et 175 000 chez les femmes). Entre 2005 et 2013, l’incidence annuelle des cancers tend à diminuer (-1,3% chez les hommes et ralentissement de la progression chez les femmes : + 0,2% entre 2005 et 2015 versus + 1,6% entre 1980 et 2005).
Chez l’enfant de moins de 15 ans, l’incidence annuelle des cancers est estimée à 1750 nouveaux cas par an en moyenne (1 enfant sur 440 sera atteint d’un cancer avant 15 ans). Chez l’adolescent de 15 à 19 ans, l’incidence annuelle est d’environ 800 nouveaux cas par an.
Mortalité
Le taux de mortalité diminue chez les hommes et chez les femmes entre 2005 et 2012. Le nombre de décès par cancer estimé est de 149 500 pour l’année 2015 .
Prise en charge des cancers
Les métiers de la cancérologie : évolution de la démographie
En 2014, on compte 845 oncologues médicaux (+62% depuis 2003) ; 830 radiothérapeutes (+35 % depuis 2003) et 1 566 anatomopathologistes (-4% depuis 2003 mais en progression de 4,3% entre 2012 et 2014).
Indicateurs de qualité
La prise en charge en cancérologie s’est notamment améliorée grâce aux Réunions de Concertation Pluridisciplinaires (RCP) : en 2014, environ 820 000 dossiers patient ont été discutés en RCP et plus de 200 000 Programmes Personnalisé de Soins (PPS) ont été rédigés.
Ces chiffres ne sont pas exhaustifs car la traçabilité des documents est difficile, en particulier pour les PPS.
Types de traitements
En 2014 on compte près de 450 000 hospitalisations pour une chirurgie de cancer, dont 23% en ambulatoire (contre 16.7% en 2010). On dénombre environ 2 300 000 séances de radiothérapie et 250 000 séjours de chimiothérapie.
Essais cliniques
43 000 patients ont été inclus dans des essais cliniques en 2014, soit une augmentation de 72% par rapport à 2013 . En effet, la recherche clinique est une priorité du plan cancer 2014-2019 et elle est notamment déclinée par l’action 5.2. Cette action cible comme objectif l’inclusion d’au moins 50 000 patients par an dans des essais thérapeutiques d’ici 2019.
Le rapport présente également d’autres points des évolutions en terme d’organisation de l’offre de soins en cancérologie : des données concernant les plateformes de génétique moléculaire et des consultations d’oncogénétiques sont décrites.
Les dépenses
Quelques chiffres clés des dépenses liées à la prise en charge des cancers en 2014 sont publiés dans ce rapport de l’INCa :
- 5,349 milliards d’euros de dépenses liées à la prise en charge “motivée” par la cancer dans les établissements de court séjour
- 1,597 milliards d’euros relatives aux molécules anticancéreuses facturées en sus
- 1,433 milliards d’euros de dépenses pour les médicaments anti-cancer délivrés en ville et administrés par voie orale
Et l’après cancer? Focus sur le droit à l’oubli
Mesure phare du plan cancer 2014-2019, le “droit à l’oubli” (protocole d’accord signé en septembre 2015) introduit 3 dispositions destinées à faciliter l’accès à l’assurance emprunteur, pour les individus présentant un risque aggravé de santé.
Ainsi, les personnes ayant eu un cancer avant l’âge de 18 ans n’auront plus à le déclarer cinq ans après la fin du protocole thérapeutique. Quant aux adultes ayant eu un cancer, ils n’auront pas à le déclarer dix ans après la fin des traitements actifs du cancer. De plus, cette durée de 10 ans pourra être réduite pour certains types de cancers dont une grille de référence sera établie et régulièrement mise à jour.
Qu’en est-il des facteurs de risque comportementaux ?
Tabac
Le tabac est responsable de 47 000 décès par an, soit 30% de la mortalité par cancer. Il est le 1er facteur de risque évitable de cancer. La prévalence tabagique en France reste élevée (1/3 des français âgés de 15 à 75 ans se déclarent fumeurs) mais elle semble se stabiliser en 2014.
Alcool
9.5% de la mortalité par cancer, soit 15 000 décès, sont imputables à la consommation excessive d’alcool. La consommation d’alcool en France est l’une des plus élevées d’Europe. En 2014, la consommation quotidienne concerne 10% de la population âgée de 18 à 75 ans.
Retrouvez le rapport complet sur le site de l’INCa.